Extraction au co2 quesako ?

L’extraction au CO2 supercritique consiste à traiter une matière première aromatique végétale et naturelle avec du CO2 (dioxyde de carbone) à l’état supercritique afin d'en extraire les composants.

Le dioxyde de carbone est un gaz inerte sans odeur qui est un composant présent à l’état de traces dans l’atmosphère et un produit du métabolisme naturel. Tout comme l’eau, il s’agit d’un solvant sûr qui ne produit pas de résidus.

Le CO2 supercritique correspond à l'état du CO2 lorsqu'il a viscosité d’un gaz et la densité d’un liquide, ce qui fait de lui un bon solvant. Pour atteindre cet état, il convient de compresser et gérer la température du CO2 de manière extrêmement fine.  Le CO2 supercritique entraîne les molécules dans un séparateur. La pression est ensuite abaissée afin de séparer le CO2 de l’extrait. Le CO2 devient alors gazeux et recircule jusqu’à l’extraction totale de la matière première. Les molécules, elles, précipitent au fond du séparateur avant d’être recueillies.

L'extraction au CO2 supercritique se fait à une température quasi ambiante (environ 32 - 33°C) ce qui permet de conserver les qualités organoleptiques des matières premières. On dit ainsi que l'extraction se fait à froid par comparaison aux autres types d'extraction utilisées notamment pour les huiles essentielles. A titre de comparaison l'extraction par hydrodistillation et distillation à la vapeur nécessitent des montées en température de 100°C.
Du fait de son traitement à froid, le résultat de l'extraction au CO2 supercritique  est proche de la "matrice source" c'est à dire de la plante d'origine.

Le processus reste néanmoins complexe et nécessite de préparer les matières premières car l'extraction CO2 est plus efficace sur des plantes sèches. L'extraction CO2 a de nombreux avantages en termes environnemental et qualitatif mais son coût est plus important et son rendement inférieur (les deux étant souvent liés). L'extraction au CO2 supercritique est écologique car elle ne génère pas de gaz à effet de serre, ni de polluant; elle correspond à ce que l'on nomme la chimie verte.

Le produit de cette extraction peut être de différentes natures :  des huiles végétales (exemple de l'extrait de CO2 de Framboise), des antioxydants (Extrait de CO2 de romarin), des produits qui se rapprochent des huiles essentielles  etc.

L'extraction au CO2 supercritique est connue depuis les années 60-70 et fait son entrée discrète au stade industriel fin des années 70 essentiellement dans l'agro-alimentaire. (Il va notamment être utilisé pour décaféiner le café.) Il s'impose peu à peu comme une alternative à l'usage des solvants organochlorés et  connait  actuellement un essor important car malgré son coût d'investissement plus élevé, son rendu qualitatif et son empreinte environnementale réduite en font une alternative de choix dans un contexte où on se soucie de plus en plus de la planète et de notre santé.
A noter aussi que la mise en place au niveau européen des règlementations REACH a apporté des restrictions de plus en plus fortes à l'utilisation des solvants organiques pour le traitement des matières végétales ; l'objectif des réglementations REACH est d'assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l'environnement, contre les risques que peuvent poser certains produits chimiques. Ces restrictions sont particulièrement importantes dans le domaine de l'industrie alimentaire, pour laquelle il devient urgent de proposer des substances alternatives aux solvants organiques traditionnellement utilisés dans les procédés d'extraction ou de purification de la matière végétale.