petites réflexions sur la variabilité des tarifs en cosmétique
On ne peut que noter la variabilité des tarifs en cosmétique de 2, 3 euros à des centaines d'euros pour des contenances très faibles 20, 30, 50 ml. En excluant les produit "super luxe", on peut estimer la variabilité moyenne des tarifs de 1 à 25 et cette variabilité n'est corrélée ni la qualité du produit ni à son coût de fabrication.
Il y a comme pour tout produit des coûts de fabrication, de développement et de packaging. En cosmétiques, des coûts supplémentaires sont constitués par les frais liés à la mise sur le marché; cette dernière est gratuite mais implique préalablement tout un processus réglementaire qui prend du temps (pendant lequel on ne peut encore vendre le produit), des analyses et des rapports toxicologiques qui eux on un coût. Je vous fais gré des coûts de fonctionnements de la société elle-même, du matériel de fabrication, du sites Internet etc...
Le packaging qui doit répondre à des impératifs en terme d'hygiène et sécurité représente une part importante du coût des produits cosmétiques, ceci d'autant plus que l'on travaille sur de faibles quantités. Pour les fabricants artisanaux, le coût en temps est aussi très important puisque l'on met beaucoup plus de temps à conditionner 500 pots de 50ml qu'un pot de 5 l; il y a aussi 500 étiquettes au lieu d'une seule et en savonnerie à froid, la découpe des savons est obligatoirement faite à la main ... Travailler artisanalement implique aussi de travailler des volumes plus faibles et les prix fournisseurs ne sont évidemment pas les mêmes si l'on achète 100.000 ou 5.000 pots. Bref on ne peut réduire le coût du produit fini à la simple addition des prix des ingrédients et des contenants.
Lorsque l'on crée sa société et que l'on se prépare à vendre ses produits, la question de définir les prix de vente se pose et je me suis faite la réflexion qu'il ne fallait pas oublier une chose essentielle: au final on vend un produit et non un pot ! En tant que consommatrice, j'analyse ce que j'achète et je ne peux être que dubitative devant un produit contenant 80 % d'eau (ingrédient neutre et très bon marché) vendu 15, 20 ou 50€ alors que l'on trouve des crèmes anhydres (sans eau) et donc composée de 90 à 100% d'actifs au même tarif ou moins cher. Je ne porte ici aucun jugement négatif sur les crèmes et produits à émulsion qui nécessitent de l'eau; je pose simplement le constat que pour une part non négligeable le marché des cosmétiques est déconnecté du coût de fabrication. La part marketing y est très forte, une part importante du prix est liée à l'image, au prestige etc. Est bien, est ce mal; à chacun de voir.
En tant que dirigeante de Floreleï, je souhaite que nos produits soient abordable et j'ai décidé de définir nos prix en fonction d'un taux de marque appliqué à tous nos produis; une tarification simple et claire. Le taux de marque, ( sympathique terme que je n'ai pas inventé) correspond à la marge commerciale (prix de vente moins le prix des matières premières) divisé par le prix de vente multiplié par 100 (vous me suivez toujours?... PV-PM/PV*100). Nos prix sont donc définis en relation directe avec le coût de fabrication.
En tant que consommatrice, je vous livre les éléments que je considère lorsque j'évalue le prix d'un cosmétique... (je n'aborde pas ici la question de la qualité qui , bien qu'elle nous tienne à coeur, n'est pas l'objet de ce post).
- la composition (eau / pas d'eau - ingrédients bio / non bio puisque les ingrédients bio sont plus chers à l'achat)
- le contenant (le plastique est beaucoup moins cher que le verre à l'achat mais aussi pour le transport car beaucoup plus lourd); les tarifs d'achat des pots, bouteilles sont très variables car certains contenant peuvent être très travaillés (sérigraphie, forme prestiges etc)
- fabrication artisanale ou industrielle (la première a un coût de fabrication bien plus élevé rapporté au produit fini).
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